ANZAR le site de Slimane Azayri

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Les gens

Le  réel et  l'imaginaire. 


"Députée" et "présidente de parti politique"

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Cette dame, telle une droguée, fait une addiction à la provocation et l'insulte, moyens utilisés par les pauvres d'esprit du monde entier pour attirer les projecteurs. Aussi parler beaucoup d'elle, c'est l'encourager à continuer, elle, et ses semblables, dans la même voie. A mon avis, les cibles sur  lesquelles il faudrait diriger des ripostes sont les responsables et propriétaires des médias qui lui ouvrent micros et  caméras  ainsi que les dirigeants "cachés derrière le rideau" qui l'y font inviter. Médias auxquels les dignes et méritants citoyens de ce pays ont très peu  accès. 
Cette "boulitique" antinationale existe depuis longtemps sous différentes formes. En effet, c'est depuis l'indépendance que des groupes de dirigeants de notre pays travaillent à abrutir les algériens et les algériennes, sous prétexte de les arabiser, les diviser en factions pour les affaiblir, les dresser les uns contre les autres, en particulier contre les kabyles, leur faire renier leur identité amazigh et les détacher de leurs racines algériennes au profit d'un arabisme idéologique sans racines vivantes, sans consistance réelle non seulement en Algérie mais aussi dans les pays de l'Afrique du nord et du Moyen-orient.
Le jeu politique est  faussé en Algérie. Cette dame dirige un parti qui n'a de parti que le nom. C'est tout au plus un groupuscule, un "particule". Il existe en réalité à peine une dizaine de partis politique s avec une base militante et électorale conséquente sur les soixante à soixante dix qui ont été diaboliquement légalisés par les groupes d'intérêt qui contrôlent l'Etat algérien. Quant aux députés, la majorité d'entre eux est "désignée" par les maîtres de la fraude et la dame en question en fait certainement partie. Une fausse député présidente d'un faux parti politique ne peut et doit pas avoir une vraie audience auprès des algériens. Sa vraie mission, jamais avouée et assumée, est d'empoisonner et stériliser le champ et l'action politique au profit des groupes d'intérêt qui entendent  continuer à squatter, tel un bien vacant, le  pouvoir d'Etat dans le but d'en user et abuser indéfiniment.

02/08/2018
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Mon grand-père, Chavane ath Elhadj n' Aourir ath Menguelleth (1898-1982).

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Mon grand-père, Chavane ath Elhadj n' Aourir ath Menguelleth (1898-1982). 
Voici quelques informations sur sa vie:
- Il maîtrisait toutes les tâches de l'agriculture traditionnelle: élevage,surtout bovin, arboriculture, céréaliculture, apiculture, chasse (rarement avec une arme à feu, plutôt à l'aide de différents pièges), etc. . 
- Il avait une force physique exceptionnelle et la garda en partie jusqu'à la vieillesse du fait qu'il n'abandonna jamais le régime alimentaire traditionnel, semblable au fameux régime méditerranéen.
- Il suivit une formation de forgeron à l'école manuelle créée par les français à Michelet (actuelle Aïn El Hammam). Il exerça ce métier dans la dite ville des années durant.
- Avec la première guerre mondiale, Il fut mobilisé par l'armée française pour une période de trois années.
- Dans les années 1930, il travailla en France, notamment dans les chantiers de réalisation des voies souterraines du métro parisien.
- Durant la guerre de libération, il fut membre de l'organisation civile du FLN (OCFLN). Fait prisonnier et torturé durant l'opération "jumelles" engagée par l'armée française en wilaya III en 1959 - 1960, il échappa miraculeusement à la mort et  se réfugia à Alger chez de lointains parents.
- Durant la plus grande partie de sa vie, passée au village d'Aourir, il exerça occasionnellement le métier d'arracheur de dents, de soigneur d'animaux domestiques (vu l'absence de dentistes et de vétérinaires à l'époque) et de marchand de bestiaux dans différents souks ou marchés hebdomadaires de la région (achats et ventes pour le compte de villageois).
- Il était considéré comme l'un des sages du village dont le nombre dépassait rarement celui des doigts de la main. A ce titre, il veillait à l'application du kanoun kabyle et jouait, selon les cas, les rôles de médiateur et de conciliateur. Il lui arriva aussi de faire partie d'un comité d'arbitres ("ljemaa" en langue kabyle) chargé de trouver des solutions - obligatoires pour les parties adverses - aux litiges les plus graves qui auraient, sans cela, eu des issues violentes ou été soumis à la justice de l'Etat.

 
 

30/12/2017
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Hommage à Belaid Hadj Hamou, héros authentique de la résistance contre le colonialisme

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Photo de jeunesse de Belaid Hadj Hamou 


Cher Belaid,

Tu es parti ce 02 Janvier 2015 comme ta as vécu tes 80 années, en silence. Et pourtant ta vie a été pleine de péripéties aussi tortueuses que nombreuses.

Tu étais comme beaucoup de jeunes de notre village Aourir, tout juste scolarisé pour assimiler quelques rudiments de la langue française pour comprendre les ordres du colonisateur. Aussitôt après, tu as eu le (privilège) de suivre un stage pour devenir Maçon. Après ce stage tu as exercé ce métier de Maçon afin de gagner ta croûte.

Puis vint la guerre de libération (1954-1962) au cours de laquelle tu as été parmi les premiers volontaires au (casse-pipe) du village. Tu as eu pour mission dés la fin de l'été 1955, de servir de soutien et de guide au futur colonel Ali Mellah blessé. Ce dernier avait séjourné dans la maison de Da Salem à Tafraout. Grâce à ton courage et à ta discrétion Ali Mellah est passé inaperçu et indemne. Tu avais aussi participé à différentes actions de sabotages et même de harcèlements des troupes ennemies stationnées dans la région, notamment le 1er Novembre 1955 tu étais dans le groupe dirigé par Ali Mellah qui avait investi le cantonnement du Jardin public à l'entrée ouest de Michelet. Cette nuit-là le second groupe dirigé par Chikh Amer, le chef de région, avait attaqué le cantonnement situé au réémetteur de la radio au Nord de la ville. L’attraction à ton actif était le dépôt d'une bombe. Tu l’avais déposé seul et isolé. Je m'arrête là car il faudrait un livre pour raconter ton itinéraire.

Finalement, arriva ton arrestation, les tortures que tu as subies à Michelet et à Tizi Ouzou, couronnées par cinq (5) années de prison.

Après l'indépendance tu t'es contenté d'un modeste emploi à la Mairie d'Alger. Ainsi comme dit le proverbe Kabyle : "Ath tesroueth ouezgert, Ath teyetch oueghioul".

Tu est donc parti digne, modeste et surtout honorable. Cette dernière qualité constitue le plus grand capital pour tes enfants, ta famille et ta tribu malgré tout. 

Ne t'inquiète pas cher frère, nous allons nous revoir dans l'autre monde et nous nous débrouillerons ensemble une nouvelle fois. Dieu sera avec nous.

 Ton frère, Mohand Ouamer Benelhadj


03/07/2015
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La statue de Zidane par Adel Abdessemed exposée sur l’esplanade du centre Beaubourg- Pompidou à Paris

 

                               

Le coup de boule de Zidane, un acte symbolique de l’esprit du 21ème siècle ?

Oui, si nous considérons, que chez l'être humain de ce siècle, le besoin de moralité - dans le cas de Zidane son geste de révolte contre celui qui est désormais l'archétype du footballeur sans scrupule aucune - est aussi voire plus fort que celui de rationalité puisque par son geste, notre héros moderne a enfreint ouvertement les règles du football face à son adversaire - dont j'ai oublié le nom- qui les a respectées formellement (hypocritement) tout en violant réellement l'éthique à la base de toute pratique sportive et des règles qui l'organisent.

Un acte de violence doit-il être le prétexte de l’exposition publique d’une création artistique ?

Une  non violence aussi strictement affirmée devrait amener à remettre en cause l'existence de maints lieux emblématiques (rues, places, monuments, statues, etc.) de Paris et de beaucoup de villes du monde qui constituent des formes bien plus grave d'apologie de la violence, d'une violence bien plus meurtrière ( parfois en millions de morts) que celle de notre ( celui de tous ses admirateurs de tout endroit de la planète) héros Zidane qui a bien mesuré la force de son coup de boule et circonscrit l'endroit où il l'a donné ?

Héros humain, pas parfait

Oui, j'ai une préférence pour les héros simplement humains, avec à la fois leur force et leur faiblesse, et qui sont arrivés par leur volonté à se hisser au dessus du lot commun. Ils sont plus intéressants que les héros des mythes, des idéologies et de la science-fiction souvent considérés supérieurs ou extérieurs au genre humain.
Leur stature (statut) de héros humains rend leur mise en valeur ou en avant, par exemple à travers une œuvre comme celle d'Adel Abdessemed pour ce qui est de Zidane, potentiellement plus utile socialement parlant car susceptible, outre de nourrir les imaginaires personnels, d'inspirer et encourager des vocations et partant de renforcer les valeurs positives chez un grand nombre de personnes, surtout jeunes.

Parler de héros simplement humains veut dire qu’on n’exclut a priori absolument personne sur cette terre.
Mais cela n'exclut pas que des héros "médiatiques" comme Zidane paraissent à beaucoup d'admirateurs (en ce qui me concerne, je n’ai pas en plus l’excuse d’être un mordu de football) comme des gens simplement humains car ils ont su malgré leurs exploits rester, chacun à sa manière, proches des gens et de leurs problèmes. Pour citer quelques exemples,  C'est le cas bien avant Zidane, de Muhammed Ali, Pelé, Yannick Noah et même Eric  Cantonna
 

Pourquoi le coup de boule inspire-t-il la création artistique ?

La tendance à l'immortalisation du coup de boule de Zidane trouve sa source dans plusieurs facteurs qui se renforcent les uns les autres:
- La scène (du drame) exceptionnelle : une finale de coupe du monde avec plusieurs centaine millions de téléspectateurs.
- L'incertitude et le suspense sur l'issue du match (donc du vainqueur de la coupe du monde) malgré le but d'avance de l'équipe italienne vers la fin.
- Le caractère inattendu et incompréhensible sur le moment du coup de Zidane ( on a su, plus tard, après le match que c'est les grossièretés du joueur italien qui l'on fait sortir de ses gonds).
- La tristesse et la frustration provoquée par l'expulsion (certes méritée de Zidane) du terrain annonciatrice de la défaite finale de l'équipe de France.
- Passés les événements de la coupe du monde, la figure héroïque de Zidane a été à mon sens grandie aux yeux de ses millions d'admirateurs par la défaite et la faiblesse qu'a révélé sa réaction. En effet,  les personnes qui entrent au « Panthéon universel » des héros sortent toujours grandies de leur défaite souvent inévitable à un moment ou l'autre de leur parcours. C'est les cas de Pelé en 1966 lors du match contre le Portugal (le défenseur Torres l'avait alors sérieusement blessé à la jambe); de Muhammed Ali lors de son premier match perdu contre Joe Frazier.
- Dernier facteur qui n'est sans doute pas le moins important: l'élégance et la beauté plastique de l'action de Zidane, vue et revue des jours et des semaines des milliards de fois dans le monde entier, qui a servi à donner  le coup de boule qui n'en est pas un en réalité car un vrai aurait "pété la figure" à son adversaire. Résumé: coup de boule à la fois élégant et soft (inoffensif) exécuté comme un mouvement de danseur de ballet qui se prête donc merveilleusement à un travail de création artistique à la manière de la sculpture d'Adel Abdessemed.


13/10/2012
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En route pour Aourir !

Samedi, 10 heures. C’est jour de marché, la petite ville étouffe de monde venu des dizaines de villages environnants.
Ma compagne et moi, nous nous frayons à pas de tortue un chemin dans la foule des piétons et les files de voitures de la place centrale. Avec soulagement, nous nous engouffrons dans un fourgon de transport public presque vide qui ne démarrera qu’une fois plein. Assis, je peux regarder la foule en spectateur.

 A une vingtaine de mètres devant, à côté du local en préfabriqué d’un marchand de fruits et légumes, des hommes se font remettre des petits sachets transparents remplis sur place d’un de je – ne – quoi de couleur sombre. Je demande à un homme au physique et à l’allure européens – certainement un retraité revenu vivre des jours tranquilles en lui indiquant l’endroit du doigt :
- Qu’est-ce qu’on vend, là bas ?
- C’est du tabac à chiquer. On achète des feuilles de tabac, les sèche, les mélange à de la cendre de branches de figuier.
Je me rappelle que mon grand père avait toujours fait ainsi, mais juste pour sa consommation personnelle. De toute façon sa chique était tellement forte que les rares hommes qui en prenaient le faisaient par défi, pour prouver qu’ils en étaient capables au moins une fois …
Quelques hommes marchent lentement, les yeux rivés sur un journal, totalement coupés de ce qui les entoure. La presse quotidienne vient à peine d’arriver et ils se sont précipités dessus, avides de nouvelles.
Une vieille femme en habits traditionnels et un homme en bleu de travail et béret noir, qui parait être son fils, montent et s’assoient derrière. Ils sont suivis par un grand blond aux yeux bleus et cheveux blancs, un cousin, qui occupe le dernier strapontin disponible. Je le salue en l’appelant par son prénom ;  il me répond d’un grand geste du bras accompagné de son sourire toutes dents dehors, sa marque de fabrique.
Le fourgon peut enfin démarrer. En route pour Aourir !


25/04/2012
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Flic et jardinier

Vendredi 11 juillet, début de soirée. En passant devant une petite pépinière située – cas rarissime, en pleine cité d’habitations- je me suis rappelé que je dois planter un troisième rosier. J’y entre par un chemin étroit. Une fois dans la pépinière, je me rends compte, comme à chaque fois, que l’humidité dans cet espace restreint est plus élevée qu’à l’extérieur. Je suis accueilli avec un sourire pour publicité de dentifrice par un solide jeune homme au teint café en grain. C’est l’un des deux fils de B. , un ancien flic que j’ai vu des années durant passer devant chez moi vêtu de l’uniforme bleu.
B. m’a définitivement impressionné lorsqu’il a continué, de temps à autre, à faire le trajet entre son domicile et son travail, tout seul et vêtu de son uniforme malgré le danger auquel il s’expose manifestement en pleine période de flux du terrorisme. La seule explication que j’ai pu trouver à son comportement « suicidaire » est que c’est un vrai croyant qui compte bien plus sur ses prières à l’adresse de Dieu que sur son arme de service, rarement utile quand on se trouve seul et isolé face aux semeurs de mort.
Arrivé à l’âge de cinquante cinq ans, il prend sa retraite. Pour passer le temps, il revient à son amour de jeunesse, le travail de la terre. En quelques années de dur labeur, il réussit à faire de quelques ares situés à proximité de son appartement une véritable pépinière dont il a ensuite cédé l’exploitation à ses deux fils.
B. est à présent souvent absent d’Alger. Il préfère vivre dans son oasis natale du Touat.


21/03/2012
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R., le revenant. Ou celui que la mort visita un jour mais n'arracha pas à la vie.

Un soir en sortant prendre de l'air, je croisai R., un ancien voisin venu certainement voir ses proches  restés sur les lieux. Grand et brun, il arborait un regard constamment triste, même quand il souriait, ou plus exactement, faisait semblant de sourire.
Je ne l'avais pas revu depuis sa disparition brusque au début des années 1990- « la décennie rouge », ainsi appelée en Algérie. Ce qui n’était pas rare, loin de là,  au cours de cette période de larmes et de sang. J'étais d'autant plus content de le revoir bien des années plus tard que plusieurs personnes de ma  connaissance avaient été soit assassinées soit forcées à l'exil …
Je sus bien plus tard que  le soir où le docteur F., un autre voisin,  fut tué dans son cabinet  par des terroristes surgis de nulle part, R. était le patient qui se faisait ausculter à cet instant précis…
Après cet événement tragique, R. n’arriva jamais à croire qu'il  n’était pas lui aussi  la cible de l’attentat et avait définitivement échappé à une mort commanditée par on ne savait quels groupes de criminels. Il demanda avec insistance la protection des services de sécurité et arriva à l'obtenir après maintes démarches. Commençait alors pour lui une vie de réclusion et de solitude suivie d’un long séjour en asile psychiatrique.
A présent, sa traversée du tunnel  paraissait achevée. Il était enfin revenu parmi les gens normaux. Mais pourra-t-il guérir un jour d’avoir vu un homme se faire tuer devant ses yeux et manqué d'un cheveu de subir le même sort ?


24/02/2012
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Mes tantes et la voyante

Mercredi 04 août. H. et moi sommes allés d'Alger au bled tôt le matin. Pour nous, le bled, c'est les villages hauts perchés dans les montagnes du Djurdjura. En fin de matinée, Nous avons rencontré R. le cousin d'Algérie et  A. le cousin de France. Le premier nous invite à déjeuner chez lui. Quelques minutes après notre arrivée, arrivent à la fois tranquilles et excitées mes deux tantes, O. et D.,  l'une vit, ici, en Algérie, l'autre, là-bas, en France. Elles reviennent de chez une voyante très courue, semble-t-il, qui exerce dans un village situé à environ trois kilomètres d'ici. Elles me paraissent soulagées, libérées par cette visite, véritable thérapie psychologique,  qu'elles ne manquent pas de faire  chaque année à la même époque. Il faut dire qu'elles accordent un grand crédit aux propos de cette voyante octogénaire dont la vocation s'est révélée ou plutôt confirmée tardivement. Son originalité de caractère et de comportement ont l'air d'avoir séduit mes tantes :

- Contrairement à la règle, elle n'a pas de tarif mais demande la somme que l'on veut ou peut verser.

- Il lui arrive de refuser des clients pour des raisons qu'elle est la seule à connaître ; en pareil cas, elle crie et casse tout ce qui se trouve à sa portée.

- Ses instrument de travail sont : ses mains avec lesquels elle tient un chapelet et touche les mains des visiteurs et un répertoire de vieux poèmes du patrimoine orale kabyle qu'elle ne dit pas mais chante avec beaucoup de force et d'émotion  dans le but, je suppose,  à la fois de désigner et calmer leurs maux et leurs angoisses.

Un fait qui a visiblement plus impressionnées mes tantes que tout les reste : à la fin de leur visite, la voyante leur a annoncé qu'une « âme compatissante » les transportera chez elles.  Affectivement dès leur sortie du village, elle rencontre l' « âme compatissante » en la personne d'I., le beau-fils de la tante du bled.


23/01/2012
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La waâda

Ce matin du vendredi 04 juillet, je vois en sortant une peau recouverte de gros sel étendue pour sécher au soleil dans un coin de la cour de l’immeuble. La peau est de couleur très blanche et sa laine a été tondue du vivant de la bête. Je me rappelle alors le grand mouton acheté mardi passé par la famille T., des voisins de palier. Il a été égorgé et dépecé le jour même en début de soirée par des jeunes hommes du voisinage.
Mes voisins ont voulu faire une waâda après que leur fils benjamin, prénommé Bilal – un brun aux yeux verts - ait échappé à un grave accident de la circulation, il y a de cela une semaine.
L’accident s’est produit dans l’autoroute de l’Ouest d’Alger, aux environs de Staouali, vers quatre heures du matin. Bilal roule à grande vitesse sur sa Clio lorsqu’une autre voiture rentre à vive allure dans l’autoroute et le met dans l’impossibilité de l’éviter. Tout l’avant de la Clio a été réduit à l’état de ferraille et Bilal n’a eu, miracle ou grâce divine,  qu’une petite blessure au nez.
Bilal m’a dit que La Clio est irréparable et qu’il ne l’a vendue que pour 20.000 dinars, c’est-à-dire à peine de quoi couvrir le prix d’achat du mouton. De plus, Il n’est pas sûr que l’assurance le rembourse suffisamment car elle considère, en règle générale, comme fautif le conducteur d’un véhicule accidenté par l’avant.
La plus grande partie de la viande du mouton été distribuée à des personnes dans le besoin.


10/01/2012
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Soir de fête. Sons d'une fête de mariage dans une casbah d'Alger

Vers 21heures de cette chaude soirée de juillet, alors que j'avais fait le vide dans ma tête et me rasais, des sons percutants de derbouka – tels des vagues de vents de sable (ou sirocco ou encore chili en kabyle) – montèrent du quartier d'à côté – construit selon le mode traditionnel (maisons avec cours intérieures et ruelles étroites) – tel un vieux village berbère ou une casbah. Des youyous, d'abord timides, puis de plus en plus stridents, en ponctuaient les rythmes endiablés. D'autres instruments (une trompette surtout) émergeaient de temps à autre du vacarme joyeux, donnant à l'ensemble – j'imaginais la présence d'un quatuor de musiciens- des ressemblances avec des airs connus de chaâbi, de raï épicés d'apports lointains faits de salsa et d'autres airs sud américains.
Des chœurs d'hommes et de femmes chantaient à tour de rôle en criant jusqu'à effacer épisodiquement les sons tout puissants de la derbouka.
Vers la fin, les voix des hommes et des femmes se mêlèrent pour faire un seul chœur enthousiaste.
A minuit pile, la fête s'arrêta. Le silence s'emparait de la nuit.


31/12/2011
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