ANZAR le site de Slimane Azayri

ANZAR le site de Slimane Azayri

Terrorisme et régimes dictatoriaux : ennemis apparents mais alliés réels

Je crois que pour une question aussi grave que le terrorisme - qui concerne des centaine de millions à travers  le monde – il ne faudrait pas abuser de propos moralisateurs qui ne servent de toute façon presque à rien : les terroristes et  potentiels terroristes auxquels ils sont normalement destinés y sont absolument sourds. Quant aux autres, pourquoi prêcher à des convaincus ?
Personnellement, connaissant depuis longtemps l'ampleur du mouvement islamiste extrêmiste, j'ai considéré, à partir de 1992, plus exactement à partir de l'assassinat du président Boudiaf,  le 28 juin de cette année là, que la violence terroriste, alors en phase ascendante, ne peut être vaincue qu'à très long terme – 20 ans au moins. J'ai même dit et répété à des interlocuteurs à la fois amusés et incrédules – car se voyant plus « éclairés » que moi- d'un schéma d'évolution de l'Algérie semblable à la Colombie : violence endémique et fusion du terrorisme politique avec des segments du grand banditisme ( trafic de drogue, enlèvements, trafic d'armes, hold-ups…).
Cette vision, disons noire mais lucide, de la crise algérienne, nous sommes biens sûr des milliers d'algériens à l'avoir partagée et la partager jusqu'à nos jours sans arriver pour autant à convaincre la grande majorité de nos compatriotes.

l'origine première de la crise algérienne, c'est d'abord le mode d'organisation et d'exercice du pouvoir (« la gouvernance ») mis en place dans ses grandes lignes avant même l'indépendance du pays en 1962:
- Prise du pouvoir par des clans par le coup de force et le meurtre – le premier d'une longue série étant l'exécution, en 1957, camouflée longtemps en "mort au champ d'honneur", d'Abane Ramdane, l'une des têtes politiques de la révolution en marche,  par les colonels de l'armée algérienne stationnée "aux frontières", plus exactement au Maroc et en Tunisie .
- Manipulation, par la désinformation et la fraude massive, de la souveraineté du peuple et gestion occulte des affaires publiques.
- Refus de toute opposition politique réelle, c'est –à-dire appuyée sur une base sociale et électorale.
Le tout donne un « désordre établi » allant croissant,  caractérisé par l'absence, d'une part, de règles politiques connues et majoritairement admises et, d'autre part, de responsabilités et de sanctions en découlant si ce n'est celles infligées par les réseaux claniques au pouvoir.
Le chef de l''Etat actuel est justement depuis une cinquantaine d'années l'un des concepteurs et contructeurs de ce "désordre établi"  qui a empêché et empêche toujours la grande majorité des algériens de pouvoir exercer réellement  leurs droits essentiels et remplir valablement leurs devoirs citoyens.
Comment voulez que le terrorisme issu de l'islamisme politique extrêmiste ne continue pas encore à sévir si une partie au moins des clans au pouvoir se réclament invariablement de leur idéologie de la fermeture et de la régression, « pardonnent » à certains d'entre eux (« les repentis », ces mal nommés, car n'ayant jamais manifesté un quelconque repentir !) sans les avoir, au préalable, fait passer devant les tribunaux, et vont – par la voix  du chef de l'Etat - jusqu'à leur donner raison d'avoir pris le maquis ?



18/12/2011
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au site

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 27 autres membres