ANZAR le site de Slimane Azayri

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Mission impossible

La situation, à première vue paradoxale  dans un pays « riche » ( l’Algérie où s’étalent tant de richesses et s’entassent tant de pauvres), vécue par la majorité des algériens en terme de hausses des prix et de baisses subséquentes du pouvoir d’achat, est le résultat du cumul sur une longue période de beaucoup de décisions ou de non décisions à caractère politique, économique et administratif ayant contribué à maintenir ou aggraver la relative stagnation de l’appareil productif et la précarité des conditions sociales du plus grand nombre.

Voici quelques domaines essentiels dans lesquels sont enregistrés les lourds passifs engendrés par ces décisions ou non décisions:

- le désinvestissement sur une longue période dans les secteurs de la production des biens et  services à forte valeur ajoutée, seules sources de création  de richesses par les Algériens pour satisfaire leurs besoins  en équipement et  consommation.

- Les dérives  persistantes de la politique sociale : par exemple, les  dispositifs d’aide à l’emploi salarié au profit des chômeurs a surtout servi aux employeurs publics et privés pour utiliser gratuitement ou à très à bas prix (leurs  « salaires », versés en bonne partie par le Trésor public, étant souvent inférieur au SNMG), donc qu’on le veuille ou non, exploiter, une main d’œuvre jeune et souvent qualifiée.

- Le maintien en activité depuis des décennies d’entreprises publiques  structurellement déficitaires en y injectant, évidemment à perte, des centaines de milliards de dinars d’argent public.

- L’expansion continuelle d’un secteur informelle doté, entre autres mécanismes autonomes, de circuits parallèles de circulation des liquidités, rendant en partie vaine toute gestion de la masse monétaire destinée à  contenir les tensions inflationnistes.

- Les défaillances structurelles des services publics, notamment en matière de santé et d’éducation. Ces défaillances tendent à alourdir de plus en plus le poids des dépenses de santé et d’éducation dans les budgets des ménages ou pire à exclure de leurs prestations ceux parmi ces derniers qui n’ont pas des niveaux de revenu suffisants.

- La cherté des logements à l’achat et à la location malgré les réalisations importantes, notamment du fait de leur détournement par des réseaux clientélistes et/ou affairistes.

L’ampleur et la diversité des atteintes portées au pouvoir d’achat du plus grand nombre font qu’il est, de notre point de vue, pratiquement impossible,  dans le contexte actuel, de le sauvegarder et encore moins de le relever durablement. Sauf à recourir à des solutions (malheureusement bien inscrites dans les habitudes) antiéconomiques, avec pour base de financement les recettes des  hydrocarbures qui sont, faut-il le rappeler, beaucoup plus la propriété des générations futures  que des générations actuelles.

Pour pouvoir sauvegarder et augmenter durablement le pouvoir d’achat, il est indispensable d’introduire des changements de fond qui concerneront pratiquement tous  les domaines de la vie économique, sociale et politique, à commencer par :

- Le mode de gouvernance politique, économique et administrative ;

- La politique économique à réorienter vers les hommes et femmes, secteurs, projets et territoires réellement producteurs de richesses et d’emplois durables et décents.

- La politique sociale dans ses différents compartiments – emploi, salaires, prix, sécurité sociale, éducation, santé, logement…- à mettre en cohérence avec la politique économique et les principes de justice et d’équité.

De tels changements de fond  peuvent être concrétisés à court, moyen et long termes, selon les cas, par des hommes et des femmes qui en sont vraiment porteurs, leurs différents parcours individuels faisant foi aux yeux de tous.



24/05/2015
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